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Service public : « On ne peut pas devenir milliardaire en étant fonctionnaire », déclare Ousmane Sonko

Rédigé par Dakarposte le Lundi 4 Août 2025 à 14:55 modifié le Lundi 4 Août 2025 - 18:56

Le Premier ministre Ousmane Sonko a pris part à la rencontre consacrée à la transformation structurelle de l’État, dans le cadre du processus de réforme du service public. Une rencontre qu’il a qualifiée de « très importante », tant elle touche à un pilier fondamental du plan de redressement économique et social du gouvernement. « Il y a une convergence entre ce que nous faisons dans le Plan de redressement économique et social et l’Agenda national de transformation. L’un des piliers centraux, c’est le service public », a-t-il déclaré d’emblée.

Pour Ousmane Sonko, la notion de service public va bien au-delà de l’administration publique. « On pense souvent à l’administration en tant que telle, mais le service public, c’est toute activité d’intérêt général exercée par l’administration ou sous son contrôle. C’est donc l’ensemble de l’action publique de l’État », a-t-il précisé.

Le Premier ministre estime que le service public doit être l’un des premiers bénéficiaires de la transformation de l’État, car il est au cœur de la relation entre les citoyens et la République.

Il a évoqué les priorités fondamentales telles que l’accès à une alimentation suffisante, des soins de santé de qualité, une école publique performante, mais aussi les infrastructures, la protection sociale et la sécurité. « L’accessibilité aux services, les routes, les hôpitaux… tout cela relève du service public », a-t-il rappelé.

Des performances, mais encore trop de dysfonctionnements

Tout en reconnaissant certains acquis, Ousmane Sonko a tenu à relativiser : « Tout n’est pas négatif dans notre administration. Comparés à d’autres pays africains, nous sommes au-dessus de la moyenne sur plusieurs indicateurs. Mais je préfère que nous nous comparions aux pays qui nous devancent, pas à ceux que nous dépassons. »

Il a mis en avant la nécessité de rompre avec les réflexes hérités de l’administration coloniale et d’instaurer une nouvelle culture administrative fondée sur l’éthique, l’efficacité, la transparence et la responsabilisation.

Le Premier ministre n’a pas éludé la question sensible de la corruption, qu’il considère comme un véritable frein au développement. « La majorité des agents sont intègres, mais une bonne partie choisit la facilité. Et l’impact de la corruption est dévastateur : sur le plan économique, social, sécuritaire », a-t-il martelé.

Il a illustré ses propos par un exemple parlant : « Quand un chauffeur de véhicule donne quelque chose pour passer la visite technique, ce sont 20 morts qu’on déplore plus tard sur la route».

Sonko a aussi dénoncé les cas d’enrichissement suspect dans la fonction publique : « On ne peut pas devenir milliardaire en étant fonctionnaire. Pourtant, ces dernières années, ce phénomène s’est banalisé».

Il est allé jusqu’à se demander si notre société n’était pas « corruptogène » car nombreux sont ceux qui font l’objet de convoitise. Il a également rappelé qu’au Sénégal certains directeurs généraux gagnent jusqu’à 4,5 fois plus que le président de la République. «C’est bien connu que le Président touche moins de 5 millions de francs CFA, le Premier ministre autour de 4 millions, et les ministres un peu plus de 3 millions».

La nouvelle loi de protection des lanceurs d’alerte, actuellement en préparation, entre dans cette dynamique de moralisation de la vie publique.

Réformer la formation, recruter sur la base du mérite

Pour Ousmane Sonko, il faut aussi réformer profondément la formation initiale des agents publics et réhumaniser la relation entre l’administration et le contribuable. Il a critiqué la tendance croissante au recrutement familial ou politique au détriment des concours : « Depuis les années 2000, nous vivons une frénésie de recrutement qui ne répond à aucun critère objectif. Les concours deviennent rares. »

Enfin, il a insisté sur la nécessité d’une réforme systémique de la gestion des ressources humaines, d’une démarche de marketing public, et d’une lutte sérieuse contre les surfacturations, qui grèvent les budgets publics au détriment des services essentiels.




















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